2025, année de tous les défis
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Le 25 juin, à Paris, Coopération Santé a organisé les premiers États Généraux de la coopération en santé. Les échanges, animés par Marie-Josée Augé Caumon, Chryssanthi Guillon et Eric Vilon, ont débuté par un temps fort intitulé « Objectifs communs », où acteurs institutionnels, professionnels de santé et représentants de patients ont dressé un état des lieux lucide et préoccupant de la santé des Français. Face à ce constat partagé, les participants ont esquissé des pistes de transformation systémiques, solidaires et territoriales pour l’avenir de la santé.
Que disent les chiffres ? Antoine Collet (IQVIA France) a dressé en ouverture le tableau d’une France à l’état de santé préoccupant. En 2025, un tiers des Français est atteint d’au moins une maladie chronique. Chez les plus de 65 ans, ce chiffre grimpe à 40 %. Parallèlement, 20 % des jeunes adultes présentent des symptômes dépressifs modérés à sévères, et près d’un Français sur deux est en surpoids ou obèse. Si l’espérance de vie reste élevée (83,1 ans), elle cache de profondes inégalités sociales : les 5 % les plus pauvres vivent 13 ans de moins que les 5 % les plus aisés.
À ces facteurs s’ajoutent les déterminants environnementaux (pollution, bruit, changement climatique), un accès aux soins inégal (7 millions de Français vivent dans une zone sous-dotée en la matière) et une observance des traitements souvent inférieure à 50 %. « Le tableau est sombre, mais il appelle surtout à repenser l’organisation de notre système » ont résumé les intervenants.
Le sujet des maladies chroniques a focalisé une partie des échanges. Anne Buisson, la directrice de l’Afa Crohn RCH, a insisté sur le quotidien invisible des malades : fatigue persistante même en rémission, sentiment d’incompréhension, renoncements sociaux ou affectifs… Elle appelle à un accompagnement global, fondé sur l’autonomie, le soutien des proches et l’écoute active.
Une approche humaniste est en effet clé pour une bonne prise en charge. « La médecine ne soigne pas des maladies, elle soigne des personnes qui ont une maladie », a rappelé le professeur d’endocrinologie Gérard Reach, insistant sur le psychotrauma qui accompagne souvent les maladies chroniques et sur l’importance d’une prise en charge holistique. Une mise en garde face à une déshumanisation de la médecine, dominée par la technicité et les chiffres, au détriment de l’empathie et de la relation humaine. Il souligne ainsi la détresse des patients face à un système qui néglige leur vécu, et plaide pour une médecine centrée sur le patient, basée sur la rencontre et l’écoute, où le soignant reconnaît la complexité de l’être humain et sa part d’irrationalité.
Une position approuvée par le gastro-entérologue Patrick Gasser qui a souligné que le suivi ne pouvait plus reposer uniquement sur le médecin, et qu’il fallait dégager du temps soignant, en lien avec d’autres professionnels y compris avec des médecines complémentaires que les patients sollicitent souvent déjà.
De son côté, Geoffroy Sainte-Claire Deville, directeur du développement de Focus Patient, a souligné l’intérêt des données issues des témoignages patients, notamment via les réseaux sociaux ou les forums, « mines d’informations souvent ignorées. » Il a cité notamment l’exemple des douleurs post-mastectomie, souvent mal prises en compte, et auxquelles il fallait sensibiliser davantage les professionnels.
Côté politique, la députée et ex-ministre de la Santé Agnès Firmin Le Bodo a appelé à « une révolution copernicienne » du système, pour articuler ensemble les éléments existants. Elle a identifié quatre chantiers majeurs que sont l’enseignement du travail en équipe au sein des formations des professionnels de santé, la refondation de la prévention en tant que grande politique interministérielle, la clarification de la gouvernance en simplifiant les structures territoriales, et enfin le « mieux dépenser » en redonnant notamment conscience aux citoyens du coût réel des soins.
Le sénateur Bernard Jomier a pour l’essentiel rejoint ses positions, en complétant son propos pour déplorer que l’on vote désormais l’ONDAM sans discuter au préalable des priorités de santé. Il a par ailleurs plaidé pour une territorialisation renforcée, un pilotage local des moyens et une implication réelle des associations de patients dans les décisions. Il propose pour cela de s’appuyer sur le bassin de vie, qui semble à ses yeux la bonne échelle.
Les intervenants ont unanimement défendu l’intérêt d’une coopération élargie et décloisonnée. Médecins, infirmiers en pratique avancée, pharmaciens, associations, patients experts, kinésithérapeutes… tous ont un rôle à jouer. Des expérimentations réussies le montrent déjà : éducation thérapeutique intégrant des patients experts, protocoles de partage de tâches en diabétologie, dispositifs numériques en zones isolées.
Le constat est clair : face à des défis comme la chronicité, le vieillissement, les inégalités ou la perte d’efficience, aucune profession ne peut agir seule. C’est dans une logique collective, territoriale et centrée sur l’humain que la santé des Français pourra réellement s’épanouir.
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