2025, année de tous les défis
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Organisés par Coopération Santé, les premiers États Généraux de la coopération en santé se sont tenus le 25 juin, à Paris. Lors du second temps d’échange, baptisé « Gouvernance : décloisonnement et partage de compétence », acteurs institutionnels et professionnels de santé ont partagé leurs constats et propositions pour fluidifier le fonctionnement du système de santé et favoriser la coopération au service des patients.
La table ronde consacrée à la gouvernance en santé s’est ouverte sur un constat partagé : face à la complexité du système, la coopération interprofessionnelle reste encore trop souvent théorique.
Pour Chantal Raherison-Semjen, pneumologue et co-présidente de l’association Droit à Respirer, « la santé respiratoire est longtemps restée le parent pauvre de la santé publique », illustrant les conséquences du cloisonnement entre acteurs. Un diagnostic souvent tardif, une absence de dépistage organisé pour le cancer du poumon, et des parcours insuffisamment coordonnés sont autant de défis qui restent à relever.
Elle a plus largement plaidé pour une meilleure territorialisation des données de santé afin de guider les stratégies locales, et a appelé à reconnaître le rôle des conseillers en environnement intérieur, capables d’agir en prévention directement au domicile des patients.
Yvan Tourjansky, président de l’URPS des masseurs-kinésithérapeutes d’Île-de-France, a lui insisté sur un autre impératif : apprendre à coopérer. « On ne nous forme pas à travailler ensemble », a-t-il déploré, soulignant le rôle clef de la formation des élus et des professionnels.
Il a pour cela évoqué la création d’une association inter-URPS pour favoriser les échanges entre professions et a regretté l’absence d’une gouvernance territoriale claire : « qui décide de la répartition des maisons de santé ? » Pour lui, la solution réside dans la capacité des acteurs à s’unir autour d’un objectif commun, comme ce fut le cas lors de la crise sanitaire.
Présidente de l’URPS Pharmaciens IDF, Delphine Chadoutaud a dit partager cette expérience du quotidien, souvent ignorée des institutions. « Nous sommes devenus des couteaux suisses » : à la fois professionnels de santé, informaticiens et assistants sociaux, les pharmaciens de terrain gèrent une grande variété de situations sans protocole clair.
Elle a insisté sur l’urgence d’écouter les professionnels : « pour améliorer les choses, il faudrait simplement nous faire confiance. » Pour illustrer l’écart de perception entre la conception des politiques et la réalité du terrain, elle a cité en exemple une visite de la Cour des comptes dans son officine, qui devait durer 30 minutes mais s’est étendue sur 3 heures tant la réalité de terrain a surpris les magistrats.
En face-à-face, Yann-Gaël Amghar, président du Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie, a appelé à dépasser le clivage entre coût et bénéfice. « Il faut raisonner en efficacité médico-économique », a-t-il affirmé, tout en soulignant l’absence de priorisation des dépenses et la faible culture de l’évaluation. Il plaide pour un meilleur ciblage de la prévention et un décloisonnement des données entre ville et hôpital, condition d’une gouvernance éclairée.
Enfin, Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l’ARS Grand Est, a défendu une gouvernance ancrée dans les territoires. « Il faut faire confiance aux acteurs locaux », a-t-elle insisté, évoquant les conseils territoriaux de santé comme leviers d’un changement concret. Selon elle, la coopération doit s’appuyer sur des contrats partenariaux, des expérimentations adaptables, et une formation commune aux professionnels de santé, répondant aux attentes des nouvelles générations.
Ce second temps des États Généraux a montré qu’au-delà des constats, des leviers existent pour faire évoluer la gouvernance du système de santé. Encore faut-il faire tomber les silos, investir dans la coopération et ancrer les réformes dans les réalités de terrain. Un défi à relever collectivement, sur la durée.
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