Retour sur la première édition des États Généraux de la coopération en santé
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Face aux défis croissants du système de santé — pénurie médicale, évolution des besoins de la population, transformations numériques — le rôle du pharmacien connaît une mutation profonde. Longtemps perçu comme simple dispensateur de médicaments, il devient aujourd’hui un acteur incontournable de la prévention, de l’accompagnement et de la coordination des soins. Pour répondre efficacement aux attentes des patients et aux exigences de santé publique, il est nécessaire de repenser sa place au sein du parcours de soins.
Chaque jour, des millions de personnes franchissent les portes des pharmacies, souvent sans rendez-vous. Cette accessibilité immédiate fait du pharmacien une porte d’entrée essentielle pour les patients, notamment ceux qui n’ont pas de médecin traitant. Au-delà de la délivrance, il dépiste, conseille, vaccine et accompagne, garantissant ainsi une continuité des soins de proximité.
Le pharmacien conjugue une connaissance approfondie du médicament avec une proximité quotidienne auprès de la population. Il joue un rôle clé dans la sécurité des traitements, la prévention, l’observance thérapeutique et la lutte contre les inégalités d’accès aux soins. Cette double compétence, scientifique et humaine, en fait un acteur indispensable d’un système de santé plus inclusif.
Pour que cette place soit pleinement reconnue, il est nécessaire de dépasser le modèle basé sur le volume de boîtes délivrées. La valeur du pharmacien réside dans l’acte et le temps consacré au patient. Les nouvelles missions — entretiens pharmaceutiques, vaccination, dépistage, accompagnement des maladies chroniques — doivent être justement rémunérées, car elles contribuent directement à la santé publique et à la soutenabilité du système.
Le pharmacien de demain ne travaillera plus en silo. Il participera activement à la coordination entre médecins, infirmiers et autres professionnels de santé, fluidifiant le parcours et évitant les ruptures de suivi. Ce rôle de médiateur et facilitateur renforcera l’efficacité globale du système de santé.
La pharmacie n’est pas qu’un commerce : c’est un lieu de confiance et de santé de proximité. Dans un contexte de financiarisation et de numérisation des soins, il est essentiel de maintenir cet ancrage humain et local, garant de la qualité de la relation patient-pharmacien.
Les étudiants en pharmacie sont appelés à relever ces nouveaux défis. Leur formation doit intégrer davantage de prévention, santé publique, numérique et travail interprofessionnel, afin de les préparer à endosser pleinement leur rôle d’accompagnateurs de santé globale.
Le pharmacien de demain est un acteur pivot, à la fois scientifique, praticien et médiateur. En reconnaissant sa valeur, en adaptant son modèle économique et en investissant dans sa formation, la société peut s’appuyer sur lui pour répondre à la pénurie médicale, renforcer la prévention et garantir un accès équitable aux soins.

Association Nationale des Etudiants en Pharmacie de France
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