Ce retour du territoire, du local, depuis le début des années 80, amplifié depuis 90, s’inscrit dans un contexte économique et idéologique, contre une mondialisation et une déterritorialisation accentuée de la production, des échanges, des concentrations industrielles et financières, de la circulation accélérée des idées, des capitaux, des marchandises, des hommes et par une volonté individuelle d’ancrage, d’identité, d’un besoin de territoire, d’être de quelque part.
Mais comment s’inscrit-il dans le monde de la santé ?
Insidieusement mais avec force, notre Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, en a fait un des termes de la loi Hôpital, Patient, Santé, Territoire (Loi HPST en 2009) même si le résultat n’a pas comblé les attentes de la ville en privilégiant l’hôpital !
Viennent ensuite, grâce à la perspicacité de Véronique Wallon et de Jean-François Thébaut, les communautés professionnelles territoriales de santé (C.P.T.S.) dans la loi de santé 2016 qui ont remplacé « Service Territorial de Santé au Public » !
Ma Santé 2022 les a confortées, la pandémie récente a démontré leur utilité et le courrier d’Olivier Véran au Directeur Général de l’Assurance Maladie, Thomas Fatome, ne laisse aucun doute sur la forte volonté d’organisation des professionnels dans les territoires pour une plus grande fluidité des parcours de santé des patients. 578 projets sont actuellement recensés, plus ou moins aboutis, correspondant à 6 millions d’habitants environ, le processus est en marche, mais il ne faut pas négliger les petites structures, équipes de soins primaires, qui rendent un grand service aux patients.
Réussirons-nous ce défi : organiser les soins de proximité et pratiquer une santé publique populationnelle ?