Tel est le souhait que je formule en ce début d’année, inspiré sans doute par la remarquable intervention de Bertrand Périer à l’occasion de notre Assemblée Générale de décembre dernier.
Dans notre domaine d’activité, comme dans bien d’autres, le rabâchage creux, la pensée figée, la fermeture à l’autre, la pensée unique ou, au mieux, la bêtise sympathique et l’ignorance crasse, caractérise le discours médiatique.
Toute époque s’invente un langage particulier qui reflète les hantises, les angoisses ou les croyances du moment. La sottise commence lorsque l’on n’est plus capable de prendre le moindre recul face à cette vague déferlante d’eau tiède qui coule incessamment des chaines d’info en continu.
Le recours à la rhétorique arrogante de l’économie et de l’informatique illustre cette contamination. Ainsi on parle de « capital santé », de « capital beauté », « d’investissement conjugal » ou encore de « déficit social ou démocratique ».
Il importe également de « changer de logiciel », de se mettre en « mode pause », de formuler des propositions « codées » et non « genrées » et, si possible à coup de tweets vengeurs échangés sur les réseaux sociaux.
Cette complexité croissante exige dès lors d’appeler « décryptage » un simple commentaire.
Et si nous prenions un peu de recul sur le « tout économique » et le « nuage » omniprésent pour réhabiliter l’humain, nous cesserions peut-être d’être cette chèvre attachée au piquet de la mythologie numérique.
Et si nous réapprenions la bienveillance et la simplicité dans nos rapports comme dans notre langage, on se comprendrait sans doute mieux.
Alain Coulomb – Président de Coopération Santé – Janvier 2020