La lutte contre la pandémie a révélé le profond désarroi des Français vis-à-vis de l’Etat. Impliqué fortement et en première ligne, intervenant dans leur vie quotidienne, économique, sociale, sanitaire, éducative, sécuritaire, il est l’objet de critiques aussi véhémentes que contradictoires.
     Omniprésent ou scandaleusement absent, condamné pour en faire trop ou pas assez, trop tôt ou trop tard, pour le caractère liberticide de ses interventions ou pour son laxisme, leur « pointillisme » tatillon ou les secteurs oubliés, souvent pour son inefficacité, toujours pour son opacité; bref la coupe semble pleine et les citoyens à tout le moins désemparés.
     Qu’en conclure ?
     L’Etat ou plutôt ceux qui agissent en son nom, ne peuvent plus se prévaloir du monopole de l’intérêt général ou de l’intelligence. La suppression de l’ENA pourrait être la prémices de cette reconnaissance.
     Il ne peut plus s’organiser sous forme pyramidale sous peine d’une inadaptation croissante à une société qui bouge, ainsi que l’ont bien compris les entreprises qui gagnent « en réseau ».
     Il doit s’appuyer davantage sur les « corps intermédiaires»  et les citoyens, à la fois pour accroitre son efficacité et répondre à la crise démocratique.
     Cédric Arcos, dans un article récent, esquisse pour notre secteur une approche intéressante « plutôt qu’alimenter un débat passionnel sur la décentralisation, l’on pourrait lui substituer un débat d’apparence plus simple autour de deux concepts : autonomie et subsidiarité. ». Pas moins d’Etat mais mieux d’Etat : un Etat « boussole » pour citoyens ayant perdu le sens de la nuance

 

 

Alain Coulomb – Président de Coopération Santé – Juillet 2021